Un évènement dramatique marque la fin d’une année judiciaire mouvementée.
Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, s’il en est encore un, un juge et son greffier sont assassinés en toges et en pleine audience par le fait d’un justiciable insatisfait.
Nous avons vécu ces derniers jours l’émotion, le scandale pour leurs familles, l’incompréhension, la révolte aussi et l’inquiétude pour demain.
Et notre tristesse vient sans doute de ce que notre collègue Isabella Brandon appartenait à la race de ceux nombreux, qui pensent que la Justice est au service des citoyens.
Isabella, cela a déjà été dit et redit, appartient aux grandes figures de notre Justice. Brillante intelligence, fine juriste, elle avait en outre la capacité de voir et d’entendre en chaque interlocuteur, aussi modeste était-il, ce qui pouvait éclairer la solution du litige qu’elle devait régler.
Il nous faudra prendre le temps pour analyser l’évènement au-delà du drame et avec du recul.
Il faudra en étudier les conséquences pour que demain la Justice puisse continuer à se rendre le plus sereinement possible. Et il faudra aussi mesurer la part de violence qui s’est installée dans nos sociétés, ses origines et ses conséquences au travers du manque de respect envers les décisions des juges qui s’est manifesté avec autant de rage.