Les Journées nationales de la prison des 14 au 22 novembre 2015 : « Tant de temps »

par Olivia Nederlandt - 16 novembre 2015

Forts du succès des Journées nationales de la prison de 2014, le Conseil central de surveillance pénitentiaire (coupole indépendante du ministère de la Justice, réunissant au niveau national l’ensemble des commissions de surveillance des prisons belges), plusieurs commissions de surveillance et plus d’une vingtaine d’associations de toutes obédiences (Ligue des droits de l’homme, Liga voor Mensenrechten, Observatoire international des prisons, des aumôneries, des associations membres du Centre d’action laïque, des membres de la CAAP - Concertation des associations actives en prison, l’Office de réadaptation sociale de Bruxelles, etc.) œuvrant au respect des droits des détenus organisent cette année encore une semaine d’information sur la prison.

Le thème des journées 2015 porte sur le temps en prison : « Tant de temps… »

De quoi s’agit- il ?

De sensibiliser le grand public à la réalité des conditions de vie dans les prisons aujourd’hui en Belgique, pour couper les ailes aux fantasmes courants dans l’opinion publique sur les prisons « 5 étoiles ».

Et de contribuer ainsi à une prise de conscience de l’ensemble des citoyens sur la nécessité de réformer la politique pénale et pénitentiaire menée dans notre pays afin de trouver des alternatives favorisant la réinsertion dans la société des personnes sanctionnées. La prison fait partie de la vie en société au même titre que l’école ou l’hôpital. Elle concerne ou devrait concerner chacun de nous, même s’il n’a jamais été ou ne sera jamais détenu.

Pour atteindre ce but, les associations se sont mises au travail, dans un esprit d’ouverture, sur la base de l’acceptation d’une charte commune dont l’essentiel tient en quelques mots : un détenu est d’abord et avant tout une personne ; il ne peut être réduit aux délits commis ; son identité, son origine, ses convictions doivent être respectées, au même titre que celles de tout citoyen.

Durant toute la semaine, elles organiseront de nombreuses activités ouvertes au grand public. Pour prendre connaissance du programme, nous vous invitons à consulter le site web des Journées : http://www.jnp-ndg.be/.

Un évènement public pour le lancement des Journées aura lieu sur le piétonnier devant la Bourse à Bruxelles le 14 novembre 2015 entre 14 h 30 et 17 h. Au cours de cet événement, une cellule reconstituée, dont l’intérieur a été aménagé à l’identique par des détenus de la prison de Lantin, sera le centre d’une performance gestuelle par l’artiste Liévine Hubert : sa démarche originale consiste à penser des formes artistiques pour des lieux qui n’y sont pas dédiés.

Votre point de vue

  • Augustin Daout
    Augustin Daout Le 25 novembre 2015 à 17:14

    Justice-en-ligne attire l’attention des participants au forum permettant à chacun de s’exprimer sous les articles publiés, spécialement à certains de ceux ayant posté des messages sous l’article d’Olivia Nederlandt, « Les Journées nationales de la prison des 14 au 22 novembre 2015 : ‘Tant de temps’ », sur le fait que chacun est invité à demeurer dans le cadre du sujet traité par l’article, à savoir, ici, la problématique des prisons en Belgique, et non la détermination d’une politique d’accueil, de séjour et d’éloignement des étrangers dans notre pays.

    Justice-en-ligne rappelle également son attachement aux valeurs de l’égalité, de la non-discrimination et de la liberté de conscience et de religion, qui, s’ils ne peuvent être considérés comme absolus, ne peuvent, en tout état de cause, être limités que dans le respect des valeurs démocratiques de notre société, et non en prenant pour référence les États dans lesquels ces principes et libertés n’existent pas ou sont insuffisamment garantis. Il est également rappelé que l’expulsion des étrangers délinquants en dehors du territoire national ne garantit en rien l’accomplissement de leur peine dans un autre pays, contrairement à ce qui se passe en cas d’exécution de la peine en Belgique.

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  • Thierry
    Thierry Le 19 novembre 2015 à 11:05

    Même s’il y a une part d’acceptable dans les idées qui sous-tendent les deux commentaires postés le 18 novembre, je pense qu’un sérieux tri est nécessaire.
    Pour y procéder, je suggère que l’on s’attache à deux considérations :
    D’une part, reportons-nous 60 ans en arrière et réfléchissons, par exemple, à l’immigration importante d’origine italienne. Celle-ci a pu, elle aussi, susciter à l’époque des réactions à fleur de peau. Qui pourrait cependant affirmer que cette immigration n’a pas enrichi notre société, notre pays ? Pensons à tous les belges célèbres d’origine italienne dans les domaines sportif, artistique ou intellectuel.
    D’autre part, la majorité des personnes qui partagent des idées, une religion, une vision de la société vivent leurs valeurs au quotidien et dans le respect des autres. Il est vrai que, pour chaque idée, religion, vision, il existe également certains jusqu’au-boutistes, souvent très visibles. Pour prendre un exemple, devons-nous forger notre opinion sur la religion catholique en nous fixant sur les dérives radicales de Monseigneur Lefebvre ou en pensant à l’humanité du curé de la paroisse ?
    Je crois savoir que la population carcérale reflète assez exactement le niveau social, en ce sens qu’un enfant qui vit aujourd’hui dans un milieu socialement et culturellement défavorisé, quelle que soit sa race et la religion pratiquée dans son milieu, courra beaucoup plus de risques de se retrouver en prison qu’un enfant qui vit aujourd’hui dans un milieu socialement et culturellement favorisé, quelle que soit sa race et la religion pratiquée dans son milieu. S’en souvenir lorsqu’on songe à une personne détenue n’est probablement pas excessif.

    • Gisèle Tordoir
      Gisèle Tordoir Le 19 novembre 2015 à 16:36

      Comment pouvez-vous comparer l’immigration italienne et celle maghrébine ??? Rien à voir !!!La seconde, hormis, peut-être la première génération a pensé s’intégrer. Je ne crois même pas, pour être honnête, que cette première génération l’ait voulu ; trop de personnes de cette période ne parlent aujourd’hui toujours pas le français...Cette immigration, d’il y a 50 ou 60 ans, n’a pas été gérée. Il fallait organiser le séjour temporaire, sous contrat d’emploi avec la clause "retour au pays" dès que le boulot est terminé. Le regroupement familial fut et reste, avec toutes les conséquences que l’on connaît, une erreur, une bavure énormissimes...Bien sûr que l’immigration italienne, et espagnole aussi, ont enrichi et enrichissent encore notre société. Rien de tel de l’immigration maghrébine, mal utilisée à des fins électoralistes (hélas) ; cette population à qui on a finalement donné le bâton pour nous battre...L’immigration maghrébine non contrôlée génère dans les faits une invasion. Aujourd’hui, la vigilance ne suffit plus ; c’est le courage de l’action qui s’impose. Et cela, pour sauver notre peau, notre pays, l’avenir de nos jeunes, nos vieux jours...L’Europe doit rester impérativement aux Européens.

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  • skoby
    skoby Le 18 novembre 2015 à 16:04

    Je suis tout-à-fait d’accord avec le commentaire de Madame Tordoir (voir ci-dessus)
    La prison doit être une punition pour celui qui y est condamné et pas un hôtel
    cinq étoiles. Pourquoi faut-il que la nourriture soit halal ? Les immigrés auraient-ils plus de droits que la population d’un pays ? Pourquoi faut-il remplir nos villes de mosquées ? Y a-t-il des églises chrétiennes chez eux ?
    Qu’ils s’adaptent aux lois et aux mœurs des pays où ils ont choisis de venir vivre, et non l’inverse.
    Pourquoi ont-ils le droit d’interdire les sapins de Noël ?
    Nos dirigeants sont des "moules" qui cèdent sur tout par pur opportunisme.
    On leur donne la nationalité belge, pour que les partis de gauche puissent en mettre sur leurs listes électorales afin d’attirer les votes des immigrés, et non pas en fonction de leurs capacités à gérer nos communes, nos régions voire même L’Etat Fédéral.

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  • Gisèle Tordoir
    Gisèle Tordoir Le 18 novembre 2015 à 14:43

    A mon avis, au vu du pourcentage important des incarcérés étrangers, illégaux et autres en tous genres, le fantasme de la prison 5 étoiles n’est vraiment plus d’actualité ; et cela certainement pour les prisonniers belges de souche. A voir certains témoignages (dont vidéos et photos prises de l’intérieur) de personnes emprisonnées, ce n’est pas non plus l’enfer...S’il y a bien privation de liberté, circulent, néanmoins, drogue, armes, GSM, prêches, e.a. De plus, ces prisonniers ont droit à la nourriture halal...J’estime que la seule conviction qui doit régner en prison est que l’on y est du fait que l’on a, d’une manière ou d’une autre, bafoué les valeurs de la nation ; nation qui a accueilli ces personnes étrangères...J’ai beaucoup de mal à digérer des propos comme "un détenu est d’abord et avant tout une personne ; il ne peut être réduit aux délits commis ; son identité, son origine, ses convictions doivent être respectées, au même titre que celles de tout citoyen." (sic) La prison est le seul endroit où les personnes présentant un danger pour le pays peuvent se trouver. Mon point de vue est : toute personne étrangère, illégale doit être immédiatement renvoyée dans son pays d’origine et y purger la peine de prison encourue.

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Olivia Nederlandt


Auteur

professeure et chercheuse post-doctorante à l’Université Saint-Louis Bruxelles, et membre du Groupe de recherche en matière pénale et criminelle (GREPEC)

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