Après la représentation d’« Un Homme Debout » de Jean-Marc Mahy, Françoise Tulkens dialogue avec l’auteur au Marni ce lundi 9 novembre 2015 à 9 heures.

7 novembre 2015

Vous pensez que les juges restent dans leur tour d’ivoire ?

Détrompez-vous : vous vous en rendrez compte en allant écouter Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme et professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, au Marni ce lundi 9 novembre 2015 à 19 heures.

Il y sera question de justice pénale et d’univers carcéral en compagnie de Jean-Marc Mahy après la représentation qu’il y a donnée d’« Un Homme Debout » le 28 octobre dernier ; Justice-en-ligne a consacré le 2 octobre 2014 un article à ce spectacle, proposé à l’époque dans un autre cadre (cliquer ici).

Voici ce que le site internet du théâtre du Marni annonce (à lire ici) et que Justice-en-ligne est heureux de relayer :

« Le Marni prend un nouveau chemin, droit, sinueux, de traverse, ... Recevoir des artistes, des experts, des créateurs, les entendre et les interroger : voilà ce que nous ferons chemin faisant. Nous vous invitons à faire un pas, deux, trois avec nous.

Dès ce lundi 9 novembre, c’est Françoise Tulkens qui partagera avec Jean-Marc Mahy et vous son expertise du milieu carcéral suite à la représentation d’« Un Homme Debout » du 28 octobre.
Juge puis vice-présidente à la Cour européenne des droits de l’homme au titre de la Belgique, entre 1998 et 2012, Françoise Tulkens a notamment travaillé sur l’idée et le fait qu’on ne peut incriminer des intentions ou des êtres, mais des actes :

« Le droit pénal ne peut s’en tenir qu’à des éléments extérieurs. J’ai été confirmée dans mes convictions par Michel Foucault et son célèbre livre Surveiller et punir : le sens de la peine ne peut s’attacher qu’à des réalisations externes, pas à l’esprit ou à l’âme, le criminel n’est ni un pécheur ni un malade, contre cette tradition qui se fixait sur des personnes plus que sur des actes ».
Engagée dans la Ligue belge des droits de l’homme comme membre de groupes d’action sur la détention préventive ou de la Commission prison, elle a pu réfléchir en se basant sur le réel :

« Le droit pénal fait partie de la violence d’État, il ne résout pas le conflit, il intervient quand tout est accompli. D’où la nécessité de réfléchir sur le droit pénal en régime démocratique ».

« Il y a mille manières de faire le droit, pour ma part, ce qui m’intéressait et m’intéresse, c’est d’y trouver les ressources réflexives pour pouvoir en user comme instrument d’action extrêmement utile » (Françoise Tulkens, extrait de son ouvrage,
Du droit pénal aux enjeux urgents de l’humain », propos recueillis par François Kemp).

Théâtre du Marni : rue de Vergnies, 25- 1050 - Bruxelles (place Flagey)

Infos : 02/639.09.80 - info@theatremarni.com

Réservations : 02/639.09.82 - reservation@theatremarni.com

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  • Gisèle Tordoir
    Gisèle Tordoir Le 7 novembre 2015 à 10:44

    « Le droit pénal ne peut s’en tenir qu’à des éléments extérieurs. J’ai été confirmée dans mes convictions par Michel Foucault et son célèbre livre Surveiller et punir : le sens de la peine ne peut s’attacher qu’à des réalisations externes, pas à l’esprit ou à l’âme, le criminel n’est ni un pécheur ni un malade, contre cette tradition qui se fixait sur des personnes plus que sur des actes ».(sic) et « Il y a mille manières de faire le droit, pour ma part, ce qui m’intéressait et m’intéresse, c’est d’y trouver les ressources réflexives pour pouvoir en user comme instrument d’action extrêmement utile » (Françoise Tulkens, extrait de son ouvrage, Du droit pénal aux enjeux urgents de l’humain », propos recueillis par François Kemp). Ces 2 passages de l’interview m’intéressent particulièrement car ils font passer le message de l’intention très louable de madame Tulkens pour ce qui est de la façon d’appréhender et de rendre le droit. Mais qu’en est-il dans le droit civil ? Pourquoi ces différences de traitement des cas ? Faire le droit doit impérativement être utilisé de façon extrêmement utile que cela ressorte du pénal comme du civil. Autrement, je n’y vois aucun intérêt !!!Rendre le droit de façon juste pourrait, par exemple, empêcher de rendre justice soi-même. Il m’arrive de penser que rendre justice soi-même serait plus efficace que subir le droit, mal rendu, trop régulièrement. Mais, rassurez-vous, je ne fais que le penser et l’exprimer sur ce site consulté par des personnes intéressées par le droit et tout ce qui gravite autour ...

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