La crise du système pénitentiaire belge : Benjamine Bovy, membre de l’O.I.P., fait le point

par Benjamine Bovy - 4 juin 2012

Depuis plusieurs semaines, il est question du malaise, voire de la crise, qui persiste au sein des prisons belges. L’actualité en révèle plusieurs aspects, notamment la dénonciation des conditions de détention à la prison de Forest et dans d’autres lieux de privation de liberté, les décisions judiciaires qualifiant ces conditions de traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, plusieurs grèves de gardiens de prison, etc.

Justice-en-ligne s’est fait l’écho de plusieurs de ces événements.

Le moment est venu d’aller au-delà du constat et de procéder aux analyses qu’appelle cette situation.

Benjamine Bovy, avocate au barreau de Bruxelles et membre de l’Observatoire international des prisons, nous livre, dans la brève interview qui suit, sa vision des choses.

Votre point de vue

  • Georges-Pierre Tonnelier
    Georges-Pierre Tonnelier Le 14 mars 2013 à 14:18

    Il est évident que l’on ne peut combattre sérieusement l’insécurité en négligeant la réinsertion.

    Cette dernière est un pilier de lutte pour une société plus sûre en offrant un avenir légal et honnête aux anciens détenus qui, une fois leur peine purgée, donc leur dette envers la société payée, redeviennent des citoyens ordinaires (à l’exception du casier judiciaire, qui est le carnet de l’ouvrier moderne).

    Or, rien ou presque n’est prévu pour permettre aux personnes incarcérées de retrouver une place dans la société. Cela passe le fait de trouver un logement, un emploi, retrouver des relations sociales...

    Le système pénitentiaire n’a de sens que si l’on prévoit l’après-prison. Sinon, la prison n’améliore rien et certainement pas l’état d’esprit des prisonniers, qui redeviendront, pour la plupart, des délinquants une fois sortis de l’univers carcéral, ne serait-ce que pour survivre, car il est devenu impossible de trouver un emploi et peinent à trouver ne serait-ce qu’un logement, avec un revenu d’insertion octroyé par le CPAS.

    Georges-Pierre TONNELIER
    Juriste spécialisé en droit des nouvelles technologies
    http://be.linkedin.com/in/georgespierretonnelier

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  • Gisèle Tordoir
    Gisèle Tordoir Le 6 juin 2012 à 14:09

    La Justice ne fonctionne vraiment pas...Trop de personnes se retrouvent en prison alors que leur place n’y est pas : tous les délits ne méritent pas la privation de liberté. Que l’on soit puni est normal pour autant toutefois que ce soit juste. Et là, il y a matière à douter. La magistrature est loin d’inspirer confiance. Trop d’erreurs surviennent. Que l’on soit condamné à réparer, financièrement ou par le biais de travaux d’utilité publique, est logique mais l’incarcération abusive me paraît refléter une lâche décision, preuve s’il en fallait encore que les juges ont le plus grand mal à faire la part des choses et à rendre le bon jugement. Par contre, pour ce qui est des étrangers, non européens certainement, qu’ils soient renvoyés dans leur pays d’origine où les geôles, encore moins salubres que les nôtres, leur rappelleront qu’il vaut mieux respecter les lois du pays où l’on vit, où l’on est accueilli. Que l’on arrête, au nom d’une soi-disant tolèrance (lâcheté camouflée), d’être laxiste. La prison doit, selon moi, être la dernière des solutions. Le pilori pourrait être une alternative dans certains cas...

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  • skoby
    skoby Le 5 juin 2012 à 00:19

    Il faut absolument réduire le temps de la détention préventive, mais pour cela il faut que la justice réduise son énorme retard.
    Deuxième point : Il faut rénover nos prisons et en construite de nouvelles.
    Troisième point : Il faut former les prisonniers à apprendre un travail, qui puissse après avoir purgé leur peine, à trouver un travail.

    Il nous faut des juges moins laxistes, car les peines prononcées sont souvent ridicules par rapport aux délits commis.
    Il faut mieux s’occuper des victimes.
    Il faut se demander comment les prisonniers peuvent s’échapper si facilement de nos prisons en prenant des gardiens en otage. Ceci veut dire qu’ils sont insuffisament surveillés, ainsi d’ailleurs que leurs visiteurs.
    Il faut que les immigrés, faisant l’objet de lourdres peines, soient containts de quitter le pays.

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Benjamine Bovy


Auteur

avocate au barreau de Bruxelles
membre de l’Observatoire international des prisons

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