L’aide à l’emploi des personnes en libération conditionnelle

par Sabrina Feliciani - 14 septembre 2021

Après avoir lu l’article que Damien Vandermeersch a publié le 7 mars 2019 sur Justice-en-ligne pour faire le point sur la libération conditionnelle , un internaute visiteur du site nous pose la double question suivante : « Peut-on engager une personne en liberté conditionnelle ? Y a-t-il une aide ou un incitant pour l’employeur ? ».

Sabrina Feliciani, déléguée intramuros, Direction du partenariat, auprès de l’administration générale des Maisons de Justice, a eu la gentillesse de répondre à ces deux questions.

Peut-on engager une personne en liberté conditionnelle ?

1. La réponse à cette première question est incontestablement positive. L’existence d’un contrat de travail pourrait même être un élément déterminant pour l’octroi de la libération conditionnelle, les tribunaux de l’application des peines étant classiquement très attentifs à cet aspect du plan de réinsertion que doivent présenter les détenus.

Existe-t-il une aide ou un incitant pour l’employeur ?

2. À notre connaissance, il n’existe aucun incitant spécifique pour un employeur lié au fait qu’il engage une personne en libération conditionnelle.

En effet, la personne bénéficiant de cette mesure retrouve ses droits au même titre que tout citoyen et peut donc bénéficier d’aides à l’embauche en lien avec son statut de demandeur d’emploi ou de personne porteuse de handicap, par exemple, tel qu’elle pouvait éventuellement en bénéficier avant son incarcération.

3. En dehors de cela, on peut évoquer l’action des partenaires des Maisons de Justice en matière d’accompagnement social et de préparation du plan de reclassement.

À Bruxelles, il y a également un subside d’ACTIRIS qui permet d’accompagner spécifiquement les personnes incarcérées ou l’ayant été, dont bénéficient entre autres l’ASBL « APRÈS » et certaines missions locales.

En Wallonie, le FOREM organise des permanences dans certains établissements pénitentiaires mais ce n’est pas une pratique généralisée.

4. Enfin, des formations organisées en prison sont valorisables sur le marché de l’emploi en matière de reconnaissance de compétences ou de diplôme.

Elles permettent aussi de poursuivre le cursus à l’extérieur.

La validation des compétences (FOREM) se met peu à peu en place dans certains établissements pénitentiaires et participe également à augmenter l’employabilité des détenus. Toutes ces activités effectuées en prison peuvent figurer sur un curriculum vitae de manière à ne pas rendre l’aspect « prison » visible puisqu’elles existent à l’extérieur et sont en tout point semblables.

5. Localement, il existe également des initiatives pour aider les détenus à rédiger un curriculum vitae ou à se préparer à un entretien d’embauche, mais elles ne sont pas organisées structurellement et uniformément sur l’ensemble du territoire.

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Sabrina Feliciani


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Déléguée intramuros, Direction du partenariat, auprès de l’administration générale des Maisons de Justice

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