L’annonce de la libération de Michelle Martin suscite l’émoi

7 août 2012

Manifestation à Malonne, devant le monastère des soeurs Clarisses qui sont prêtes à accueillir l’ex-femme de Marc Dutroux que le tribunal de l’application des peines a jugée libérable sous conditions.

Quelques centaines de manifestant ont exprimé leur désapprobation, vendredi 3 août, à Malonne, à l’égard de Michelle Martin, que le tribunal de l’application des peines de Mons a considérée, mardi 31 juillet, comme libérable sous conditions, et contre la communauté des soeurs Clarisse qui occupent un couvent dans la localité. Ces soeurs ont marqué leur accord pour accueillir l’ex-femme de Marc Dutroux, condamnée à 30 ans de prison, en juin 2004, par la cour d’assises d’Arlon dans le dossier que l’on sait.

Le parquet général s’est pourvu en cassation (comme différentes parties civiles, qui n’ont aucune chance de voir leurs demandes reçues) et la Cour de cassation doit se prononcer d’ici la fin du mois. C’est ce qui explique pourquoi Mme Martin est toujours en prison, à Berkendael.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de sa prochaine libération (sous réserve que la Cour de cassation ne trouve rien à redire à la décision du TAP) a suscité un profond émoi au sein de l’opinion publique et à une nième remise en cause des conditions d’octroi de la libération conditionnelle voire de son principe même.

Rappelons que dans l’état actuel de la procédure, un primo délinquant condamné à une peine de prison supérieure à trois ans est admis à demander sa libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de sa peine (deux tiers pour un récidiviste). Depuis 2007, c’est le tribunal de l’application des peines qui tranche, sur la base d’un plan de réinsertion sociale présenté par le détenu. Le TAP de Mons, après plusieurs refus, a accédé à la demande de Michelle Martin.

L’accord de gouvernement de l’automne 2011 prévoit un durcissement des conditions d’octroi de la libération conditionnelle pour les condamnés à 30 ans de réclusion criminelle ou à la perpétuité.

Concluons en précisant que diverses études criminologiques démontrent qu’obtenir une mesure de libération conditionnelle est plus difficile en 2012 qu’en 2000 et que le moment où elle intervient a tendance à reculer dans le temps de l’incarcération.

Votre point de vue

  • devadata
    devadata Le 10 août 2012 à 16:15

    On doit savoir faire confiance dans la perfectibilité des humains...Quel que soit le crime !
    Dans ce cas la justice n’a pas mal agit.Mais je crois surtout que la réaction des gens résulte d’une véritable haine contre l’institution judiciaire...Quand on a tué 1 brave juge et 1 greffier à Brussels,les gens ne se sont pas mobilisés,pire : beaucoup ont manifesté leur joie ;je le sais, je l’ai vu à la gare,et bien d’autres personnes ont observé des scènes similaires ; lors d’1 marche,il y avait...21 personnes !
    Il y a 1 tendance à l’auto-justice ;pourquoi ?Parce que trop souvent les victimes se disent flouées par des avocats corrompus et des juges qui le sont tout autant ;en tout cas,c’est 1 discours de plus en plus entendu et il serait urgent de clarifier ce problème

    Répondre à ce message

  • Jacques De Paoli
    Jacques De Paoli Le 8 août 2012 à 11:35

    Le TAP ne devrait-il pas tenir compte de l’impact de la libération sur l’ordre public ?

    • Ettore
      Ettore Le 9 août 2012 à 11:15

      Ce serait aberrant. Cela reviendrait à conditionner le sort d’un détenu à des facteurs indépendants de sa volonté et imprévisibles. On peut se douter que la libération d’un grand criminel suscitera un émoi, mais comment le juge saurait-il jusqu’à quel point cet émoi troublera l’ordre public ? Révoquer la libération APRES les troubles ? Nous entrerions alors résolument dans cette "émocratie" où, hélas, nous avons déjà mis un pied.

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