Au théâtre « Le Public » : « Prima facie » de Suzie Miller

par Thérèse Jeunejean - 8 mars 2024

Tessa, avocate pénaliste, défendait les auteurs d’agressions sexuelles et obtenait souvent leur acquittement. Une nuit, elle est violée par un collègue et son regard devient tout autre sur le monde, la société, ces hommes et leurs victimes. Alors, elle va se battre, dénoncer la double peine des victimes, agressées et traitées comme des accusées. Elle va dénoncer le système judiciaire et ses lois édictées par les hommes.
L’histoire de Tessa a été écrite par Suzie Miller. Le théâtre « Le Public » met en scène le procès de l’héroïne sous le titre « Prima facie », en français « À première vue ». Mathilde Rault joue Tessa et David Leclercq est le metteur en scène. Nous lui avons posé quelques questions.

Thérèse Jeunejean (ThJ) : Avez-vous choisi de mettre en scène « Prima facie » ?
David Leclercq (DL) : J’ai choisi ce texte. Je l’ai d’abord lu avant qu’il soit monté en Angleterre et à Broadway, où il a eu beaucoup de succès. J’en suis tombé amoureux et j’ai voulu le traduire puis le monter.

ThJ : A-t-il été simple de trouver un théâtre ?
DL : Oui, à partir du moment où j’ai traduit le texte, cela n’a pas pris beaucoup de temps. Le sujet est vraiment dans l’air du temps et il est traité de manière assez moderne et subtile pour être intéressant.

ThJ : Avec ce choix, quel est votre objectif ?
DL : Comme tous les artistes, c’est de poser les bonnes questions au bon moment. Sans nécessairement y répondre, ce n’est pas le lieu. C’est d’amener le spectateur à réfléchir à un sujet important.

ThJ : Au-delà du texte, quel est l’apport de la mise en scène ?
DL : En général, la mise en scène de théâtre, c’est de se mettre au service du texte. Donc je cherche à servir au mieux le propos du texte, à le mettre en valeur. C’est une des premières fois qu’il est monté en français. Il a été joué à Paris le mois dernier mais n’a jamais été monté en Belgique.

ThJ : Ce texte demande sans doute une certaine sobriété dans la mise en scène ?
DL : Pas toujours ! Il y a vraiment une fracture au milieu du spectacle. Je vois une première partie comme une comédie jusqu’au moment où arrive quelque chose à l‘héroïne, qui change complètement. On verse alors en quelque sorte dans un deuxième spectacle au sein de la même représentation.
Il y a, je pense, des moments assez drôles, ce n’est pas toujours un texte très sombre…

ThJ : À quel public pensez-vous ?
DL : Prima facie est un texte à venir voir, surtout si l’on n’est pas convaincu que les femmes sont toujours des victimes dans les agressions sexuelles. C’est un texte qui peut changer la vie.

Des « bords de scène » pour aller plus loin

En marge du spectacle, le théâtre « Le Public » propose des rencontres avec différentes invitées certains soirs avant ou après la représentation pour un « bord de scène ». C’est l’occasion d’échanger avec le public sur les thématiques abordées dans la pièce ou par le focus « Les BienVeilleuses ».
La page internet du théâtre consacrée à la pièce « Prima facie » donne le détail du programme de ces « bords de scène ». Il y est renvoyé.

Prima Facie (en français : À première vue) est joué du 12 au 23mars à 20.30 h au théâtre « Le public » à Saint-Josse-ten-Noode.

Mots-clés associés à cet article : Justice et théâtre, Théâtre, Viol, Victime, Prima facie, Agression sexuelle,

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Thérèse Jeunejean


Auteur

Diplômée en psycho-pédagogie et journaliste, elle a été la première plume en Belgique francophone à mettre l’actualité socio-économico-politique à la portée d’un jeune public. Sur Questions-Justice, elle décode aujourd’hui le fonctionnement de la justice.

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