La vérité, comme enjeu collectif, fait l’objet d’assauts en tous genres : des lois définissent des « vérités » sur l’histoire à l’intention du juge à travers la pénalisation du négationnisme ou « pré‐qualifient » des faits historiques à l’instar de certaines lois mémorielles ; à l’inverse, des justiciables somment le juge de se prononcer sur la nature de régimes politiques, ou se parent eux‐mêmes de son décorum dans des mises en scène telles que les tribunaux d’opinion, lorsqu’ils cherchent à établir la reconnaissance politique d’une vérité. Le juge se trouve confronté à des lois qui semblent verrouiller la vérité collective en l’imposant généralement et durablement à tous les acteurs, alors même qu’il est aussi de plus en plus perçu par la société comme une ressource politique pour établir, renforcer ou concurrencer une vérité officielle, au point que les citoyens cherchent parfois à s’approprier sa fonction. La tension entre ces deux tendances – qui renvoient à la fois à la légifération sur la vérité et à la judiciarisation de l’action politique est‐elle paradoxale ? Que dit-elle des rapports, dans notre société, entre, d’une part, la vérité supposée neutre et partagée et, d’autre part, l’action politique par définition partiale et engagée ? Et quel rôle le juge est-il amené à jouer dans l’articulation de la vérité et de la politique ?
Ce colloque, organisé dans le cadre de l’Action de Recherche Concertée « Le juge, un acteur en mutation » (www.ulb.be/facs/droit/ARC.html) de l’Université libre de Bruxelles, voudrait explorer ces questions à partir d’une sélection de précédents types mettant le juge aux prises avec la construction d’une vérité politique.
Quatre sessions thématiques et interdisciplinaires sont proposées :
1°) vérité scientifique, vérité religieuse ;
2°) vérité singulière, vérité symbolique ;
3°) vérité historique, vérité officielle ;
4°) vérité « judiciaire », vérité « populaire ».
L’objectif de ce colloque est de se focaliser sur des cas précis qui seront soumis à une lecture pluridisciplinaire de juristes, historiens, politologues et sociologues du droit.
Pour davantage de détails et les documents d’inscription, vous pouvez vous référer aux documents ci-annexés.