L’organisation du cycle de séminaires vient des réflexions et constats suivants.
La tradition juridique continentale n’a pas toujours porté attention au juge et a parfois nourri des représentations de son action idéologiques ou caricaturales, sans nécessairement les mettre à l’épreuve empiriquement ou s’interroger sur la tradition de pensée qui permettait de les expliciter.
Aujourd’hui, les interrogations sur l’action et le travail des juges, de plus en plus présents dans l’imaginaire collectif, suscitent un nouvel intérêt des juristes pour d’autres traditions, savoirs et approches. Afin d’explorer, comparer ou relier différentes figures du juge, ce séminaire pluridisciplinaire sollicite donc philosophie, histoire et sciences sociales, études littéraires, économie et droit.
Il est conçu comme un séminaire de travail au cours duquel un intervenant développe une analyse problématisée d’une figure du juge telle qu’elle ressort de l’analyse de textes ou d’une tradition, de travaux empiriques ou de la façon dont un courant ou une approche disciplinaire pense le juge. Un répondant, en principe d’une autre affiliation disciplinaire que l’intervenant, ouvre ensuite une discussion qui se prolonge avec le public.
Les séances des 7 et 30 mai 2013 sont enregistrées et disponibles à l’adresse suivante : cliquez ici.
En principe, les séances suivantes devraient être également disponibles, à l’adresse suivante : cliquez ici.
Voici le programme du cycle, tel qu’il est défini actuellement :
– Jus publicum telluris. De l’ethnographie du Conseil d’état à l’anthropologie de l’institution juridique de la Terre. Intervenant : Bruno Latour (Sciences Po Paris) – Discutant : Serge Gutwirth (VUB) (19 avril 2013)
– Entre vengeance et pardon, quelles figures du juge ? Quelques expériences littéraires. Intervenant : François Ost (Facultés universitaires Saint-Louis) – Discutant : Paul Aron (FNRS – Université libre de Bruxelles) (7 mai 2013) (une version audio de ce séminaire est disponible à l’adresse suivante : cliquez ici)
– Mythe de la caverne et procès de Socrate : la figure du juge et l’institution de la philosophie. Intervenant : Julie Allard (Université libre de Bruxelles) – Discutant : Paul Martens (Cour constitutionnelle) (30 mai 2013) (une version audio de ce séminaire est disponible à l’adresse suivante : cliquez ici)
– Les nouvelles représentations du juge en économie : le cas de l’économie du droit comportementale. Intervenant : Samuel Ferey (Université de Nancy) – Discutant : Benoît Frydman (Université libre de Bruxelles) (8 octobre 2013 de 18 h à 20 h)
– Une anthropologue à la Cour pénale internationale. Intervenante : Élisabeth Claverie (CNRS) - Discutant : Olivier Corten (Université libre de Bruxelles) (12 novembre 2013 de 18 h à 20 h)
– L’indépendance du juge : danger ou ressource pour la démocratie ? Intervenant : Carlo Guarnieri (Université de Bologne) - Discutant : Sébastien Van Drooghenbroeck (Université Saint-Louis) (12 décembre 2013 de 18 h à 20 h)
– Le juge dans le positivisme de Kelsen. Intervenant : Michel Troper (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) - Discutant : Tristan Storme (Université libre de Bruxelles) (11 février 2014 de 18 h à 20 h)
– Le juge et le sacré en Occident. Intervenant : Robert Jacob (CNRS – Université de Liège) - Discutant : Thomas Berns (Université libre de Bruxelles) (18 février 2014 de 18 h à 20 h)
– Le juge : un citoyen idéal pour la cité grecque. Intervenante : Aude Cassayre (Conservateur du Patrimoine) - Discutant : Vincent Lefebve (Université libre de Bruxelles) (25 mars 2014 de 18 h à 20 h)
– La « bouche de la loi » ? Figures du juge dans L’Esprit des lois. Intervenant : Céline Spector (Université Michel de Montaigne Bordeaux 3) - Discutante : Valérie André (Université libre de Bruxelles) (29 avril 2014 de 18 h à 20 h)
Ces séminaires s’inscrivent dans un programme de recherche collective en cours, intitulé « Le juge, un acteur en mutation » (http://www.arcdroit.ulb.ac.be/Accueil.html). Il a donc vocation à durer au-delà du programme défini pour 2013-2014 et devrait en tout cas aboutir à l’organisation d’une journée d’études sur ce thème.
Pour plus de renseignements (programme, inscriptions, organisation, etc.) : http://droit-public.ulb.ac.be/event/figures-du-juge/.
Votre point de vue
skoby Le 25 septembre 2013 à 15:03
Le jugement de Madame Tordoir (voir ci-dessus) me semble assez excessif,
mais sa description des Juges est probablement exacte pour certains d’entre-eux,
mais certainement pas de quoi en faire une généralité.
martin Le 25 septembre 2013 à 20:18
Excessif, oui, comme toujours...
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Gisèle Tordoir Le 25 septembre 2013 à 14:30
« Figures du juge – Traditions, savoirs et approches »...Ah, ah, ah...Waaaahhhh...Rien que le titre de ce séminaire me fait déjà marrer...Pour le fun, je vais le disséquer avec mon approche bien personnelle vécue...Oui, c’est du vécu... Le juge "traditions..." : quelle(s) tradition(s) ? Si c’est "rendre le jugement le plus correct possible, va falloir repasser... pour beaucoup de juges. Le juge "savoirs" : si savoir c’est se tromper alors peut-être que je comprendrais...mais si c’est ce cumul, cette répétition d’erreurs de jugement(s), cette incompétence trop de fois constatée alors cela me révolte. Le juge "approches" mais de quelle approche pourrait-il s’agir ? Certainement pas la capacité d’être accessible au citoyen qu’il soit celui qui poursuit ou celui qui est poursuivi...Pour l’avoir malheureusement vécu à plusieurs reprises, le juge reste pour moi une personne imbue de sa fonction, étouffant d’orgueil et de démesure, incapable de comprendre la victime et encore plus grave incapable de prendre la (les) bonne(s) décisions, en toute impartialité, en toute neutralité mais invoquant, sans scrupule aucun, son intime conviction commettant des erreurs dont les conséquences sont bien lourdes...Le juge est un humain, ça c’est clair...et c’est ainsi qu’il doit se considérer, se remettant régulièrement en question...Mais pour être tout à fait honnête, j’ai eu la chance ( malgré moi ou "à l’insu de ma volonté...") de connaître un juge (mon juge) de la jeunesse, monsieur Jacques Kennes. Cet homme remarquable a participé à mon parcours personnel. Il m’a non seulement écoutée mais aussi entendue. Je lui dois beaucoup. Je sais qu’il a été un juge apprécié, il est bien le seul magistrat à me "réconcilier" avec un certain monde judiciaire.
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