Des conditions très difficiles
1. En Belgique, les détenus vivent souvent dans des conditions difficiles, voire dramatiques : les prisons sont surpeuplées, les bâtiments sont en mauvais état, les agents pénitentiaires manquent de formation, il n’est pas possible de recevoir des soins normaux ou encore d’être rémunéré correctement pour un travail… Plusieurs articles de Justice-en-ligne évoquent ces questions, à retrouver dans le dossier thématique « La privation de liberté et les détenus ».
Pire : pendant leur détention, ces détenus sont peu aidés à préparer leur réinsertion dans la société. Une réelle prise en charge pourrait pourtant leur permettre de sortir meilleurs qu’ils ne sont entrés. Cela serait évidemment un mieux pour eux mais aussi pour la société : le risque de récidive serait moins important.
À plusieurs reprises, la Cour européenne des droits de l’homme a sanctionné la Belgique parce qu’elle ne respecte pas des obligations vis-à-vis des détenus.
Une alternative : les maisons de détention
2. Un directeur de prison de Flandre, Hans Claus, et une équipe de criminologues et d’architectes ont réfléchi à une autre manière de concevoir une prison. Ils ont proposé la création de « maisons de détention ». Ils ont imaginé de petites habitations, occupées par un groupe limité de détenus.
Ces maisons sont en ville pour permettre le maintien des contacts avec les proches. Elles sont fermées et sécurisées ; les condamnés ne peuvent pas aller et venir comme ils le veulent. Ils doivent donc demander des autorisations pour sortir, par exemple pour rechercher un emploi. À l’intérieur, en accord avec le personnel, ils circulent plus librement qu’en prison.
3. Les détenus devraient y bénéficient d’une réelle aide pour préparer leur libération définitive. Des « accompagnateurs de détention » seront présents en permanence, avec une attention particulière pour chaque détenu que l’on appelle plutôt « occupant » dans ces maisons. Ils aident donc les occupants à trouver une formation, un emploi qui, à leur sortie, les aidera à se réinsérer dans la société.
4. Seuls des condamnés à une courte peine – maximum trois ans de prison – vivent en maison de détention. Ils sont originaires de la région.
Pour être admis, ils doivent être prêts à travailler à leur avenir et présenter un faible risque quant à la sécurité.
Par contre, les personnes condamnées pour terrorisme ou violences sexuelles sont exclus de ces maisons.