En qualité de psychothérapeute spécialisé précisément dans les « problématiques ’jeunesse-société’ » je puis vous rapporter les résultats des recherches relatives aux liens entre « génétique », « environnement ’partagé’ » et « environnement ‘non-partagé’ ».
Pour bien comprendre les choses, il faut d’abord savoir que les généticiens distinguent le génétique, d’une part, et l’environnement, d’autre part.
Dans un comportement donné, toute cause génétique n’est pas environnementale, et réciproquement. C’est l’un ou l’autre.
Exemple : Avant de découvrir que l’autisme était héritable, l’on considérait systématiquement la mère comme étant responsable de la pathologie de l’enfant... (cf. Bruno BETTELHEIM).
Mais ce qui est héritable n’est certes pas toujours hérité !
Pour ce qui concerne maintenant l’« environnement », Robert PLOMIN distingue l’environnement partagé de l’environnement non partagé.
– Au plan familial, l’environnement partagé est le cercle familial élargi, et partagé avec les autres membres du cercle, chacun y prenant sa part.
– Par contre, est non-partagé par les membres de ce cercle le reste de l’environnement du sujet pris au sens le plus large : les copains de la Cité, l’école, le foyer où l’enfant se voit placé, les colonies de vacances, les mouvements de jeunesse, etc. C’est ce que l’on appelle en pédagogie, (après la famille qui constitue le premier milieu), en ce qui concerne l’école, le second milieu et, pour les autres, le troisième milieu.
Et Robert PLOMIN, pour ce qui concerne les comportements de l’enfant et de l’adolescent, et après de nombreuses études cliniques et statistiques, a pu démontrer que si l’enfant est fort sensible et influencé par l’environnement partagé, à l’adolescence, par contre, c’est l’inverse qui se passe !
Et donc, à l’adolescence du sujet, les membres du cercle familial (environnement partagé) deviennent quasi impuissants face aux comportements déviants de leurs ados !
Le stage parental n’est donc selon moi qu’un emplâtre sur une jambe de bois lorsque l’adolescent est devenu délinquant. Non pas que l’environnement partagé soit devenu impuissant, mais son pouvoir sur l’adolescent se réduit progressivement avec l’âge de celui-ci.
Par contre, le stage parental serait d’une très grande utilité au cours de l’enfance.
Mais cela relève de l’action préventive de première ligne, avant qu’il ne soit trop tard !
Toute la problématique de la délinquance provient de cette confusion énorme que fait la société à ce propos. La délinquance n’est que le résultat du délai, désormais forclos, des "mal-entendus" dans la prime enfance, et ensuite de la parfaite entente entre délinquants. Au milieu d’eux, ils se sentent compris.
Tout ceci oblige notre société toute entière à se remettre elle-même en question, une psychanalyse, ou plutôt une socianalyse (par le biais de la systémique appliquée à grande échelle, ou une solide analyse institutionnelle - cf. des auteurs René LOUREAU, Georges LAPASSADE, Jean OURY, etc.).
Votre point de vue
Michèle P. Le 3 novembre 2009 à 12:22
Eh oui, et les plannings familiaux avaient même aussi comme rôle de former les jeunes futurs parents potentiels à l’implication de la qualité de l’éducation dans la structuration de la personnalité des enfants.
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