L’une de nos internautes nous pose la question suivante :
‘Nous aimerions savoir si les projets de sanctionner les parents des délinquants mineurs vivant en Belgique, sont effectifs ? Peut-être que cette mesure aiderait à alléger la surpopulation des lieux de détention ?’
Vanessa Samain, avocate spécialisée en la matière, nous répond :
‘Il existe effectivement une mesure spécifique qui peut être ordonnée par le Tribunal de la jeunesse à l’égard des parents. Il s’agit du stage parental introduit par la réforme de la loi en 2006.
Cette mesure ne peut être ordonnée qu’à deux conditions : elle ne concerne que les parents de mineurs qui ont commis une infraction (et non les mineurs dits ‘en danger’) et il doit être constaté par le Tribunal un désintérêt caractérisé des parents, désintérêt ayant contribué à la délinquance du mineur.
Le Tribunal désigne un organisme (à Bruxelles il s’agit de l’a.s.b.l. Affiliations) chargé d’organiser le stage parental.
Cette mesure ne doit pas être vue comme une sanction mais comme une mesure d’aide destinée aux parents. Si les parents ne collaborent pas à la mesure ordonnée par jugement, le législateur a prévu une peine d’amende.
Votre point de vue
Michel AMAND Le 30 juillet 2009 à 20:15
En effet, depuis le 01 08 07, nous avons travaillé avec des parents de mineurs ayant commis des faits qualifiés infraction. Sur + de cent parents, environ 2/3 ont accompli les 30 heures prévues et s’en sont trouvés très soulagés. Ils ont compris qu’ils n’étaient pas seuls à vivre cette expérience d’échec avec leur jeune ; ils ont retrouvé durant les heures de réunions de groupes de parents, l’estime d’eux-mêmes, et du même coup une crédibilité face à leurs adolescents. Ceux-ci ont pu réagir de deux façons : les premiers ont abandonné leurs actes transgressifs ; et un autre groupe a tenté de remonter le temps et de retrouver l’ambiance familiale antérieure, mais les parents ont tenu bon et une majorité de ces jeunes ont cessé leurs activités délinquantes. Nous avons en outre observé que le positionnement de ces parents par rapport à la loi avait évolué au cours du stage parental vers "la loi me protège" au lieu des hésitations d’avant (c’est toujours mon fils qui est visé !). Enfin le plus encourageant pour nous intervenants en thérapie brève orientée vers les solutions, fut de constater après le stage, lors de réunions d’anciens parents, que non seulement les progrès étaient maintenus, mais surtout que des changements importants dans leur vie étaient intervenus : aménagement du logement, déménagement, règlement de dettes anciennes,... et reprise de contacts avec des proches. Donc c’est une solution préventive à la surpopulation des prisons
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