Après les jurés et les juges, c’est au tour de l’accusation d’être soumise à la question.
La « partie publique » est a priori insoupçonnable puisqu’elle a pour rôle de repérer les infractions, d’identifier leurs auteurs et de les poursuivre en justice afin qu’ils soient punis comme ils le méritent. Objectifs légitimes allant dans le sens de l’intérêt commun. Police et parquet sont présumés œuvrer dans le but de faire triompher la vérité et de rendre la justice effective. Ils ont donc pour eux la noblesse de leur tâche.
Cependant, les contraintes qui pèsent sur leur travail sont source de possibles dérives. Entre autres, dans les affaires sensibles, ils sont en quelque sorte condamnés à réussir. Cette obligation de résultat est à l’origine de ce qu’il est convenu d’appeler les « bavures » policières. Loin d’être des accidents, ces « bavures » sont en réalité consubstantielles au travail d’enquête, tout comme les « erreurs » sont judiciaires, non par l’effet d’un méchant concours de circonstances, mais parce que les juges, détenant le monopole de la vérité, détiennent en propre le pouvoir de se tromper !
Quant au parquet, il a tout intérêt à gagner les causes qu’il choisit lui-même de faire juger. Ni la façon dont il conduit l’enquête ni la manière dont il sélectionne les dossiers qu’il renvoie au fond ne sont évidemment totalement neutres.
Ces questions et d’autres feront l’objet de l’exposé, agrémenté d’extraits de sept films : L.A. Confidential, L’affaire Seznec, Memories of murder, Présumé innocent, Au nom du père, Le silence des innocents et Autopsie d’un meurtre.